Le japon, où la lumière et l’ombre occupent une place d’importance égale, est un pays riche en matière de traditions d’éclairage artificiel.
Comme tous les peuples de la Terre, les Japonais des temps préhistoriques utilisaient des sources de lumière naturelles, comme le feu, pour s’éclairer. Les premières formes d’éclairage consistaient à brûler des matériaux tels que des branches, des feuilles ou de la résine végétale.
CP : Festival Nebuta d’Aomori 2006 – 🄯 Wmpearl
L'éclairage japonais avant la période Edo
Au fil du temps, l’utilisation de l’huile, extraite de plantes et de poissons, est devenue courante, notamment durant la période Asuka (VIe-VIIIe siècles). Les luminaires de cette époque, comme le todai, étaient fabriqués à partir de matériaux naturels et utilisaient des mèches en igusa, une plante aquatique, pour produire une lumière douce et chaleureuse.
Au XIIIe et XIVe siècle, des panneaux réfléchissants collés sur un cadre en bambou ont été ajoutés aux supports de lumière pour protéger la flamme du vent tout en augmentant l’intensité lumineuse : c’est le andon 行灯. Ces avancées ont permis d’améliorer l’efficacité des luminaires, rendant les espaces intérieurs plus confortables et fonctionnels.
Todaï – Musée Nationnal du Japon
L'éclairage japonais du 17e siècle à l'époque moderne
Les Japonais ont également développé des supports de lumière de différentes hauteurs pour s’adapter à leur mode de vie, qui consistait souvent à s’asseoir sur le sol plutôt que sur des chaises (c’est d’ailleurs toujours valable, même si l’assise au sol est en perte de vitesse).
La période Edo (1603-1868) a marqué un tournant dans l’histoire de l’éclairage au Japon. Les lanternes en papier, appelées chōchin 提灯, sont devenues populaires et ont été largement utilisées dans les maisons, les temples et lors des festivals. Ces lanternes, souvent ornées de motifs artistiques, apportent non seulement de la lumière, mais aussi une touche esthétique à l’environnement. Parallèlement, les bougies en cire ont commencé à être utilisées, offrant une alternative plus propre (mais chère) et plus pratique aux lampes à huile.
Lanternes Andon – 🄯 Batholith
Lanterne tōrō 灯篭 au jardin Shukkei-en 縮景園, Hiroshima – 🄯 Fg2
Yoshida Tôshi (吉田遠志 1911-1995) Shinjuku, 1938
Lanternes chōchin suspendues
On peut également citer les lanternes coniques bonbori 雪洞 utilisées lors des festival ou bien encore les célèbres tōrō 灯篭 métalliques ou en pierre et dont je me suis inspiré pour créer ma marque Neko Tōrō 猫燈 soit « lanterne au chat » ou « lanterne du chat ».
L’ère Meiji (1868-1912) a vu l’introduction de l’éclairage électrique, qui a révolutionné la manière dont les Japonais s’éclairaient. Les lampes à incandescence ont progressivement remplacé les sources de lumière traditionnelles, transformant les espaces urbains et ruraux.
Cependant, malgré cette modernisation, de nombreux éléments de l’éclairage traditionnel continuent d’influencer la culture japonaise contemporaine. Aujourd’hui, on observe un mélange harmonieux d’éclairage moderne et traditionnel, avec des luminaires qui célèbrent l’héritage culturel tout en répondant aux besoins contemporains.